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Ève LAFOREST, Faculté des arts, Université du Québec à Montréal

 

 

Le musée pré-nouvelle muséologie, un musée désengagé? Regard historique sur l'évolution du rôle sociopolitique des musées du XIXe siècle au milieu du XXe siècle.

 

 

L'avènement de la nouvelle muséologie est présenté comme l'occasion d'un grand renouveau dans l'univers muséal francophone et international. En comparaison, les institutions pré-nouvelles muséologie sont vues comme complètement déconnectées de ses populations. Selon cette vision, le musée faisait des expositions pour le musée et l'élite qu'il entretenait. Les besoins et intérêts du public étaient secondaires, voire vulgaires. Plus de trente ans après l'avènement de la nouvelle muséologie, ce mythe de la tour d'ivoire perdure encore aujourd'hui. Il est enseigné et répété par la communauté muséale francophone internationale.

 

Loin de réfuter les acquis de la nouvelle muséologie, cette communication se demande cependant s'il est juste de qualifier le musée d'avant de désengagé? Se basant sur l'étude de l'histoire du musée moderne, nous proposons d'examiner la façon dont les institutions culturelles définirent leur rôle social et politique du XIXe siècle au milieu du XXe siècle.

La communication présentera de manière chronologique les différents courants de pensée sur la définition du rôle sociopolitique du musée. Pour chacun de ces courants, il sera question de leur conception, de leurs méthodes et de leur vision de leur investissement dans la société.  Tantôt complémentaires, tantôt diamétralement à l'opposé l'un de l'autre, ils répondirent à une réalité sociale très différente. Mouvant et changeant, le musée moderne s'adapta à sa nation afin de rester en diapason avec celle-ci. Quatre courants seront abordés, le musée disciplinaire, le musée identitaire, le musée actif et le musée neutre.

Cette communication vise à démontrer l'engagement différent, mais manifeste, des musées pré-nouvelles muséologie. Plutôt que de voir la nouvelle muséologie comme un « réveil muséal Â», nous proposons ici de la voir comme l'aboutissement d'un grand processus de questionnement et d'expérimentation sur le rôle sociopolitique du musée. Les acquis des années 80 ont été gigantesques. Cette réalité est indéniable. Les musées du XIXe et du milieu du XXe siècle n'en restent cependant pas moins riche d'investissements dans leur société et leur communauté. Les présenter comme froids, austères et déconnectés, c'est mal comprendre leurs réalités, leurs visions de leur rôle et leurs méthodes. Il est temps de remettre l'engagement des musées du XIXe et du milieu du XXe siècle dans leur contexte.

Et de réaliser que le mythe de la tour d'ivoire est, justement, un mythe...

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