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Thomas BLOUIN, Faculté des sciences sociales, Université Laval

 

 

Rapport aux données numériques et leurs supports matériels d’un proche défunt

 

 

Principalement appréhendés comme outils pour utiliser et transmettre de l’information, les supports numériques sont également des dispositifs d’archivage et de production de traces (Ferraris 2006) où les empreintes du quotidien s’accumulent sans nécessairement que l’individu en soit conscient. Dans notre utilisation quotidienne, nous y laissons des traces qui sont tout autant des sédiments de notre identité. La montée du numérique dans le quotidien n’est donc pas tant le propre d’une dématérialisation de l’existence, mais bien celui d’une sur-matérialisation où l’archive envahit le quotidien. Les traces ainsi sédimentées témoignent de toute la complexité de l’individu. C’est le soi dans ses multiples dimensions, autant dans ses différentes versions mises en scène que dans ses pratiques ou interactions les plus privées ou les plus banales qui s’y trouvent conservées sous forme d’une multitude de fragments. Car comme le mentionne Kaufmann (2007), l’identité, processus incessant et infini, ne se limite pas aux frontières corporelles, objets et environnements quotidiens étant des éléments identitaires. C'est donc de savoir comment un individu interagit avec les traces numériques d'un proche défunt. Question de rapport aux traces, il s’agit aussi d’un rapport à l’intimité d’une personne décédée. Mon terrain n'étant pas encore amorcé, c'est surtout mon cadrage théorique que je vais expliquer.

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