Gil LABESCAT, Faculté des sciences humaines, Université du Québec à Montréal, Université de Strasbourg

 

 

Les pratiques sociales de ritualisation funéraire devant l’expression des diversités culturelles

 

 

La diversité culturelle est constitutive d’un vivre ensemble dans l’espace du commun par l’entremise de pratiques sociales. Notre thèse s’intéresse à découvrir la ritualisation funéraire en tant que pratique sociale relationnelle. Cette approche, qui interroge la « relationnalité » même (Donati et Archer, 2015) dans l’action rituelle, réactualise par son intégration à la théorie de la structuration (Giddens, 1979) les conceptions classiques des rites funéraires. Dans cette communication nous proposons d’interroger les relations qui s’inscrivent dans l’inter culturalité et la transculturalité, données comme constitutives des valeurs fondamentales de nos sociétés.

 

À partir du constat de l’accroissement de la diversification récente des pratiques face à la mort, telles que la personnalisation des funérailles (crémation, green burial) ou les usages des technologies numériques, nous conviendrons que des modalités d’expression d’un tissu social sont à l’œuvre. Par ailleurs, dans une société globalisée qui est reconfigurée par un accroissement des migrations et des flux de communications, les pratiques funéraires sont coextensives aux réseaux transnationaux.

 

En convenant de saisir la ritualisation dans sa complexité en tant qu’ensemble disparate régi par des principes d’organisation spécifiques au contexte lui-même, nous proposons de réfléchir en termes d’intervention rituelle la pratique professionnelle des opérateurs funéraires à la croisée de différentes compétences. Nous pourrons enfin nous demander si d’accepter de comprendre et d’intervenir sur le processus de ritualisation funéraire par le biais d’une conceptualisation des liens sociaux est, en fin de compte, une proposition suffisante pour envisager la rencontre de l‘autre, ou ayant pour corollaire nécessaire l’inscription de cette pratique dans une éthique relationnelle (Böszörményi-Nagy) et la mise en œuvre d’une instance éthique garantissant son respect.